Muehle

Muehle est l’adaptation sur ordinateur d’un des jeux de société les plus anciens et les plus universels jamais inventés, un classique de la stratégie à deux joueurs que l’on connaît aussi sous les noms Nine Men's Morris, jeu du moulin, mills ou merelles. Son origine remontre à l’Antiquité, ce qui en fait un témoin fascinant de l’histoire des jeux tactiques.

Sur un plan purement ludique, Muehle repose sur un principe d’une simplicité déconcertante, mais cache une profondeur stratégique capable de séduire aussi bien les novices que les amateurs de jeux d’esprit. Le joueur alterne avec son adversaire (humain ou IA) des phases de placement puis de déplacement de pions, cherchant à aligner trois de ses pions sur une ligne (horizontalement ou verticalement) afin de former ce qu’on appelle un moulin. À chaque moulin formé, c’est l’opportunité d’enlever l’un des pions de l’adversaire, ce qui fait la mécanique essentielle du jeu.

Le déroulé typique se divise en trois temps. D’abord, la phase de pose : le plateau, constitué de trois carrés concentriques reliés par des lignes, offre vingt-quatre intersections. Chacun des deux joueurs dispose de neuf pions (ordinairement noirs et blancs) qu’il place à tour de rôle sur un point libre. Dès qu’un joueur aligne trois pions, il obtient le droit d’en retirer un adverse, à condition que ce pion ne fasse pas partie d’un moulin, sauf s’il n’y a plus d’autre choix.

Quand les dix-huit pions sont posés, débute la phase de mouvement. Chaque joueur, à son tour, déplace un de ses pions vers une intersection libre voisine, en suivant les lignes du plateau, jamais de diagonale, jamais de saut. Dès qu’un moulin est recréé, une capture adverse est possible. S’ensuit une lutte haletante de construction et de démantèlement des moulins, de blocage et de feintes stratégiques.

Enfin, variante classique, et souvent décisive : lorsque l’un des joueurs se retrouve réduit à trois pions, celui-ci gagne le droit de sauter : ses pions ne sont plus limités aux intersections adjacentes, mais peuvent se déplacer vers n’importe quelle case libre du plateau. Cela offre une ultime chance de renverser la situation, de surprendre l’adversaire et de revenir dans la partie.

Le but ultime est simple : laisser l’adversaire avec moins de trois pions (rendant impossible la formation d’un moulin) ou l’empêcher de jouer, en le bloquant ou en l’ayant dépouillé de manière stratégique.